Cette saison BMX 2015 pourrait déclencher un changement d’orientation ou tout du moins une prise de conscience.
Les épreuves de la saison Nationale BMX Française nous ont donné déjà quelques signes, nottamment des « pistes provisoires » qui s’avèrent être dangeureuse suite à des choix de matériaux inadapté par exemple ou des bosses trop techniques (trop creuses, trop pointues).
Ces épreuves comptent bien souvent pour le Classement Par Point, qualificatif pour les épreuves internationales, elles deviennent donc inévitables pour les meilleurs pilotes Français.
Est ce que nous protégeons l’intégrité physique des sportifs dans ces situations?
Tout a un coût, nous le savons. L’organisation de l’épreuve, le matériel, la logistique à mettre en oeuvre pour les pilotes indépendants ou dans une équipe de Division Nationale, les entrées payantes pour les accompagnants, nous engage dans un processus et nous oblige à poursuivre: Nous n’allons pas faire demi-tour si nous venons de parcourir 800 km ou plus, en découvrant un site inaproprié ou inadapté…Si c’est le cas, les sportifs le subiront le temps d’un week end, les accompagnants seront angoissés et on oubliera cette expérience en se projetant sur les prochaines courses.
Cependant, nous passons sous silence les dégats colatéraux, les blessures irreversibles des sportifs et athlètes, l’évolution permanente des pistes, de plus en plus séléctives techniquement.
L’engagement des pilotes est très important, les risques également.
Le site Universityofbmx.com en fait également le constat, suite à la construction de la piste de Rio et des Jeux 2016. De plus en plus gros, de moins en moins de pédalage…
Nos athlètes deviendraient-ils des « gladiateurs »?
En 2014 à Rotterdam, dans cette arène, sur une piste compact et étroite qui pouvait nous faire penser au film « Rollerball », nous avions avions des scènes qui pouvaient nous laisser perplexe (pas forcement visible sur les vidéos des meilleurs moments).
Le côté spectaculaire de la discipline vient-il toujours de la vitesse et de la technique, de la capacité du pilote à produire un éffort physique comparable à un 400 m Haies en athlétisme?
Avons-nous oublié l’origine de ce sport, un sprint sur une piste bosselée avec des virages ?
Sommes-nous en présence maintenant de deux sports bien distincts (BMX race & BMX Supercross) avec des réglementations différentes (UCI, UEC, Fédérations Nationales)?
Nous avons plusieurs exemples qui devraient nous éclairer dans notre réflexion.
Les Championnats et Challenges Mondiaux qui se sont déroulés à Zolder en Belgique cette année, ont visiblement fait l’unanimité (plus gros championnat du Monde BMX en nombre de participant jamais organisé), des épreuves qui se sont déroulées en extérieur, ce qui n’était plus le cas depuis quelques années, un site exceptionnel, un timing respecté, une piste très sélective et pourtant…
200 chutes rescencées certaines journées, des blessures très graves…des déroulements de courses complètement aléatoires, des secouristes obligés de travailler dans l’extrême urgence avec des protections de personne de dernière minute, pour éviter les sur-accidents(pas toujours)…et des résultats de courses plus ou moins faussés par ces faits qui réduisent une piste à 1 ou 2 m de passage pour 8 pilotes.
L’utilisation du « format UCI supercross » pour la butte de départ à 8 m, rendue impossible pour les Elites à cause des conditions climatiques le dernier jour et un timing chamboulé, qui a demandé une adaptations des pilotes et des spectateurs (certains spectateurs étaient venus uniquement pour les Elites et ont découvert les changements en arrivant).
Nous étions en présences des « meilleurs pilotes mondiaux » de toutes les catégories d’age, sélectionnés, ce qui donne quand même une idée des qualités requises pour participer.
D’ailleurs, est ce que des enfants de 5/6 ans doivent participer à de telles compétitions, même sous l’appélation « challenge mondial ?
Comme certain ont pu le faire remarquer dans l’article du site « universityofbmx » cité plus haut, les sports olympiques, dont le BMX fait parti maintenant, n’ont pas eu besoin d’évoluer vers des pratiques plus extrèmes pour devenir télévisuel ou spectaculaire.
Ce qui fait qu’elles sont appréciées, c ‘est avant tout l’exploit sportif, la performence et la perfection des gestes des athlètes…non?